Je n’aime pas la « Schadenfreude ». Mais après ces nombreux mois a avoir entendu la Suisse critiquée par ses voisins en raison de son secret bancaire et de son soi-disant manque d’éthique, je suis heureuse de voir que quelques vérités commencent à sortir ! La Suisse a probablement la législation contre le blanchiment d’argent la plus sévère du monde. Elle s’est attachée depuis des années à prendre sur le plan interne les mesures législatives conformes à ses engagements internationaux.
Au moment où les Chambres décident du sort de la convention conclue entre la Suisse et les Etats-Unis (USA), il y a deux courants de pensées au sein du parti libéral-radical : celui que chacun rêverait d’exprimer, en écoutant ses tripes, ses convictions et les grands principes libéraux. Ce courant est incarné avec talent et finesse, saupoudré d’une couche d’authentique indignation, par Michel Halpérin. Pour lui, il faut rejeter, que dis-je, vomir cet accord, qui viole tout ce que nous chérissons : le secret bancaire, le principe de non-rétroactivité et la souveraineté de la Suisse. Le deuxième courant, moins flamboyant, est représenté par le Conseil d’Etat genevois (à l’appel duquel les deux représentants du canton à la Chambre haute sont restés sourds pour des motifs doctrinaires, s’affranchissant de la sorte de leur mission de défendre Genève à Berne, il faudra s’en souvenir en 2011), tous les représentants de l’économie, les banquiers privés, l’association suisse des banquiers, le PLR et le groupe libéral-radical de manière unanime.
Sylvie Perrinjaquet, Conseillère nationale, membre de la CPS.
Les informations contradictoires filtrent du DDPS et sèment le trouble au sujet de notre politique de sécurité. Le Rapport sur la politique de sécurité déçoit et ne propose toujours pas d’attribution claire des tâches de défense. Comme par hasard, des révélations sulfureuses sur des dérapages commis par des soldats du 21ème contingent de la Swisscoy sont sorties, histoire de démontrer l’inutilité de la présence suisse à l’étranger.
Heureux pays que la Suisse. Son destin monétaire et économique se décide, sans elle, dans des plans d’actions destinés à sauver l’euro. Un volcan islandais ruine en quelques mois l’impact des mesures de lutte contre le CO2 prises depuis vingt ans en Europe. La Chine devient, grâce à l’endettement croissant des Etats occidentaux, propriétaire du monde.
Mais en Suisse, bien sûr, nous sommes à l’abri de tout cela. Grâce, sans doute, à notre département militaire, qui nous a annoncé le 7 mai avoir développé des chaussettes militaires « d’un nouveau type qui réduisent la formation d’ampoules. » Avec les militaires les mieux chaussés du monde, nous avons donc le loisir de nous occuper de sujets autrement plus important. Comme le débat sur l’interdiction de la burqa.
Le Conseil fédéral est appelé aujourd’hui, pour la troisième fois en quelques mois, à se prononcer sur le Rapport de politique de sécurité (RAPOLSEC) décennal que lui présente le ministre de la Défense. Ce dernier est censé procéder à une analyse des menaces et risques actuels qui pèsent sur la Suisse et proposer les finalités d’une politique de sécurité digne de ce nom pour le pays.
Dr Ignazio Cassis, Conseiller national, TI et vice-président de la FMH
Il y a bientôt une année, la Suisse était choquée par l’augmentation des primes de caisse maladie. Le Conseil Fédéral (CF) avait alors décidé de proposer au Parlement des mesures d’urgence pour endiguer les coûts de la santé: on se rappellera par exemple de la taxe de consultation de 30 francs. Aux mesures du CF un groupe de parlementaires en avait ajouté d’autres, comme l’uniformisation de la valeur du point TARMED entre les cantons. Qu’en est-il advenu? Parallèlement le Parlement travaillait à la réforme de la médecine ambulatoire, soucieux de promouvoir le managed care. A-t-il terminé?