Personne ne nie qu'il existe des abus dans le domaine de l'asile et des migrations. Et nous devons traiter ces cas sévèrement, mais en restant justes. Les regroupements familiaux pour les ressortissants de pays tiers doivent notamment être réglementés plus strictement. Un immigré qui bénéficie du chômage ou de l'aide sociale et qui n'est donc pas en mesure de subvenir lui-même à ses besoins ne devrait pas être autorisé à faire venir sa femme et ses enfants en Suisse, où ils dépendront eux aussi de l'aide de l'Etat.
Mais la tradition humanitaire de notre pays est elle aussi importante et elle doit perdurer: l'accélération des procédures d'asile ainsi que l'aménagement de centres fédéraux, que le peuple a récemment approuvés, sont une règle d'équité. Une règle de fair-play à l'égard des personnes dont la vie et l'intégrité corporelle sont véritablement menacées à l'étranger. Le PLR a présenté en mai un plan d'action pour un contrôle pragmatique de l'immigration avec 12 exigences concrètes à ce sujet.
L'UDC, de son côté, entretient plus volontiers la polémique avec des symboles incendiaires. Il simplifie jusqu'à l'extrême et exagère tant qu'il passe à côté de l'objectif: «Stopper l'immigration – sauver la Suisse», voilà une formule qui ne nous fait pas avancer. Accepter l'initiative de l'UDC contredirait le principe de la libre circulation avec notre principal partenaire commercial, l'UE. Et cela nuirait aux accords bilatéraux. Cela conduirait à la perte de l'accès facilité au marché et de la facilitation douanière pour notre économie tournée vers l'exportation, déjà mise à mal sans cela. Les emplois et la prospérité seraient alors remis en question. Nous ne devons pas oublier qu'un franc sur deux vient de l'étranger!
L'initiative de l'UDC n'est pourtant que le prélude à d'autres votations qui nuisent aux accords bilatéraux:
- Sous le couvert de protection de la nature, l'initiative Ecopop cherche à mobiliser contre le mitage causé par les immigrés. La part de l'accroissement de la population résidant de manière permanente en Suisse ne peut excéder 0,2% par an sur une moyenne de trois ans. Cette initiative est également incompatible avec la libre circulation des personnes et les accords bilatéraux.
- Avec l'entrée de la Croatie dans l'UE le 1er juillet de cette année, la Suisse doit négocier l'élargissement de la libre circulation des personnes. A ce sujet aussi, il faut s'attendre à un référendum de la part de l'UDC ou de l'ASIN. Et là aussi, une acceptation de celui-ci reviendrait à renoncer aux avantages des accords bilatéraux qui ont fait leurs preuves.
En tant que conseillère nationale du canton de Bâle-Campagne, je sais exactement à quel point nous avons besoin de personnel qualifié, originaire du pays ou de l'étranger. Sans ces personnes qualifiées, les entreprises de la région de Bâle et de toute la Suisse seraient confrontées à d'énormes problèmes, raison pour laquelle le Conseil fédéral, le Conseil national, mais aussi les groupements économiques s'unissent pour le maintien de la libre circulation des personnes. En ce domaine, la voix la plus fiable est celle du PLR qui est le seul parti à s'être exprimé sans relâche pour le maintien des accords bilatéraux.
Bien évidemment, la libre circulation des personnes n'a pas que des avantages. Une augmentation de la population est également à l'origine d'une circulation plus importante et d'un besoin accru en logements. Pour y remédier, il existe cependant de meilleurs moyens que l'initiative de l'UDC. Le PLR propose ainsi un développement massif des infrastructures routières, notamment sur l'axe Est-Ouest, y compris le raccordement pour Bâle. Et en ce qui concerne la construction d'appartements, il suffirait de réduire la bureaucratie, de trouver un moyen pour diminuer les recours et de mettre en place des procédures plus rapides pour obtenir plus d'appartements convenables.
Maintenant, ce sont les vacances. Ceux qui voyagent en Europe ou qui y sont allés pendant cette période savent que notre pays est un îlot de stabilité et de réussite économique. Et cela, nous le devons aussi à la voie bilatérale. Ne nous laissons pas manipuler par l'incendiaire symbolique guerrière de l'UDC, mais gardons la tête froide et continuons à travailler pour trouver des solutions pour le modèle de réussite qu'est la Suisse!
Publié le 7 août sur www.newsnet.ch