Nous refusons une augmentation de 70 francs des rentes AVS pour les mêmes raisons que le peuple a refusé AVSplus car les personnes qui en profiteraient ne sont pas celles ciblées par les partisans. Ainsi, chaque rentier qui perçoit aujourd'hui des prestations complémentaires, en plus d'une rente AVS, serait confronté à une diminution de cette aide. Certains perdraient même entièrement le droit aux prestations complémentaires et se retrouveraient avec moins d'argent dans le porte-monnaie qu'auparavant. De plus, ces 70 francs supplémentaires seraient versés aux rentiers pour lesquels aucune baisse du taux de conversion n'est prévue. Une telle augmentation serait également préjudiciable, car si le taux de conversion devrait être abaissé encore une fois, la gauche revendiquerait une nouvelle augmentation des rentes AVS. User du principe de l'arrosoir comme mesure compensatoire n'est pas efficace et doit par conséquent être refusé.
Un cadeau empoisonné
Les augmentations AVS représentent un risque en vue de la votation sur la « Prévoyance vieillesse 2020 » car seuls les nouveaux rentiers bénéficieraient des 70 francs supplémentaires. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une inégalité flagrante sciemment omise par les partis soutenant cette mesure. Ils préfèrent au contraire promettre plus d'argent pour tout le monde. Un argument fragile, qui aura un effet boomerang au plus tard lors de la votation populaire. En outre, l'augmentation de 70 francs des rentes s'apparente à un cadeau empoisonné car leur financement n'est pas réglé à long terme. Afin de financer l'AVS, ce seraient principalement les secteurs tels que la formation, la sécurité ou la culture qui devraient effectuer des coupes budgétaires au niveau fédéral. De même, les déductions salariales devraient être maintes fois augmentées afin de renflouer les caisses. Une fois de plus, au lieu d'essayer de résoudre les problèmes on préfère les renvoyer aux calendes grecques.
Compenser là où il y a une baisse
Il serait bien plus judicieux de compenser la baisse du taux minimal de conversion au sein de la LPP. Le financement des mesures compensatoires nécessaires serait ainsi déjà réglé dans cette réforme. De même, une telle compensation n'effectuerait pas de ponction supplémentaire sur les finances fédérales et permettrait d'éviter des coupes budgétaires dans d'autres secteurs (comme mentionné ci-dessus). Elle renforce aussi l'équité intergénérationnelle, car elle ne se fait pas sur le dos de la jeune génération. Plusieurs minorités exigeant une compensation dans la LPP et prévoyant des mesures ciblées pour les revenus bas dans l'AVS seront soumises au Conseil des Etats. Elles permettent de renoncer au cadeau empoisonné que représente l'augmentation des rentes.
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