Certains partis surfent sur cette crise sanitaire pour promouvoir leurs initiatives trompeuses en lien avec les primes d’assurances maladie. Le Conseil fédéral a annoncé, aujourd’hui, rejeter, tout comme le PLR l’avait fait lors de leur lancement, les initiatives du PS pour un plafonnement des primes à 10% des revenus d’un ménage et du PDC pour l’introduction d’un frein aux coûts de la santé.
Le PLR partage la préoccupation des ménages face à l’augmentation des primes d’assurances maladie, mais la proposition du PS ne s’attaque qu’aux symptômes. Il déplace le problème. Ce sont les citoyens qui paieront l’addition (un coût d’environ CHF 6 milliards à la charge de la Confédération), étant donné qu’au final, des augmentations d’impôts seront inévitables. Nous devons nous attaquer aux causes, et maîtriser la hausse des coûts de la santé.
Le budget global peut se révéler dangereux
Contrairement à ce qu’elle prétend, l’initiative PDC ne permettra pas non plus d’atteindre cet objectif. Tout ce à quoi elle aboutira, c’est à l’introduction d’un budget global. Les exemples étrangers en la matière sont tout sauf concluants, à l’instar du Royaume-Uni dont le mauvais fonctionnement du système de santé a encore été mis en exergue au cours de cette crise. Avec un budget global, le risque est grand que les services soient rationnés si la limite est atteinte avant la fin de l’année.
En réponse à cette problématique, le PDC renvoie la balle au Parlement, lequel devra selon lui prendre des mesures si les coûts dépassent une certaine limite. Ce qui ramène le débat au point de départ et démontre à quel point cette initiative n’a pour seul objectif que d’offrir de la visibilité à un parti.
La part cantonale liée aux coûts de la santé ?
Si le Conseil fédéral a décidé de rejeter ces deux initiatives, il leur opposera néanmoins deux contre-projets indirects. Dans le cas de l’initiative pour le plafonnement des primes à 10% du revenu, il propose que la part cantonale versée pour les réductions de primes soit liée aux coûts bruts de la santé. Les cantons avec des coûts plus élevés et dans lesquels la charge des primes pesant sur les ménages est plus importante devraient globalement payer plus que les cantons avec des coûts plus bas. La contribution fédérale demeurera ainsi inchangée. Le PLR évaluera cette proposition dans le cadre de la procédure parlementaire. En revanche, il est extrêmement sceptique quant au contre-projet indirect opposé à l’initiative PDC qui prévoit l’introduction d’un objectif de maîtrise des coûts dans l’assurance obligatoire des soins (AOS), soit un premier pas en direction d’un budget global et d’une médecine à deux vitesses.
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