La gauche, qui s’autoproclame chantre du féminisme et de l’égalité entre les sexes, a lancé, aujourd’hui, sa campagne contre une mesure favorable aux femmes, visant à améliorer la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. En effet, comme l’a relevé Sylvie Durrer, directrice du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes, lors d’un débat vendredi dernier sur les ondes de la RTS, l’augmentation des déductions fiscales des frais de garde fait partie des progrès en matière de conciliation. C’est pourtant précisément ce point que les socialistes et les Verts combattent avec leur référendum contre le projet de loi « Augmentation des déductions fiscales pour les enfants ». Accepté par le Parlement en septembre 2019, le projet modifie les articles 33 et 35 de la loi fédérale sur l’impôt fédéral direct (LIFD) et prévoit une augmentation des déductions fiscales des frais de garde pour enfants, via deux leviers.
Le premier concerne la garde d’enfants par des tiers, dont le montant déductible passerait de CHF 10'100.- à 25'000.-, ce qui correspond approximativement au coût d’une place de crèche non subventionnée cinq jours par semaine. Aujourd'hui, cela équivaut seulement à deux jours.
Le second concerne les déductions par enfant dont le contribuable assure l’entretien, dont le montant déductible passerait de CHF 6'500.- à 10'000.-.
Ces mesures doivent non seulement permettre de soulager la classe moyenne, mais également de mieux concilier vie familiale et professionnelle. Une mesure dont profiteraient en premier lieu les femmes et qui ferait ainsi évoluer le schéma familial classique.
Préserver les familles de la classe moyenne
Contrairement aux familles à faibles revenus, les familles à revenus moyens, dont les deux parents travaillent, sont doublement pénalisées. En effet, elles ne peuvent ni bénéficier de subventions pour leurs primes d'assurance maladie, ni de places en crèche à tarif réduit, mais sont également de surcroît pénalisées par la progression de l'impôt.
De nombreux parents qualifiés, souvent les femmes, renoncent à travailler à plein temps ou même complètement, les frais de garde et la progression des impôts impactant trop lourdement leur revenu disponible. Par conséquent, un important potentiel de travailleurs qualifiés indigènes reste inexploité. Le projet de loi permettrait de pourvoir jusqu’à 2’500 postes à temps plein selon le Conseil fédéral. Cela stimulerait le marché du travail, augmenterait la productivité et génèrerait des recettes fiscales, ainsi que des cotisations sociales.