Après une phase au cours de laquelle le Conseil fédéral a été seul à diriger la destinée de la Suisse, le Parlement a enfin pu reprendre sa fonction démocratique ces dernières semaines au travers du travail des commissions et de la session extraordinaire. Cette semaine, nous avons vécu une session vraiment extraordinaire. Non seulement en raison de la délocalisation hors des murs du Palais fédéral et des mesures d'hygiène, mais aussi parce qu’il s’agit certainement de la session la plus chère de tous les temps.
Au sein du groupe parlementaire, nous avons clairement soutenu les crédits supplémentaires proposés par le Conseil fédéral afin que les fonds nécessaires pour surmonter la crise puissent être validés. Il est impératif d’éviter l'effondrement de l'économie avec une hausse spectaculaire du chômage et de nombreuses faillites. Pour ce faire, nous disposons d’instruments qui ont fait leurs preuves, tels que le chômage partiel et les garanties bancaires.
Pour l’heure, ces crédits s’élèvent au bas mot à CHF 57 milliards, dont quelque 40 milliards destinés à garantir des prêts relais pour les PME, 6 milliards pour l'indemnisation du chômage partiel et 5,3 milliards pour l'indemnisation des travailleurs indépendants. Le groupe PLR a également approuvé le service d'assistance de l’armée, ainsi que le soutien à l'aviation.
Dérives populistes évitées
Mais pendant ces trois jours, nous avons également dû contrer une ou deux dérives populistes. Nous sommes le seul groupe à nous être unanimement opposés dès le départ à l'interdiction du versement des dividendes par les entreprises qui bénéficient des indemnités de chômage partiel. Nombre de parlementaires UDC et PDC ont joué avec le feu et ont soutenu les revendications de la gauche au Conseil national. Une telle interdiction aurait fort probablement provoqué des licenciements. De nombreuses PME qui auraient été confrontées au choix de demander une indemnité de chômage partiel ou de licencier des employés. Nos fonds de pension auraient également été mis en danger. Heureusement, le Conseil des États a finalement très clairement coupé court à cette demande.
Sortir de la crise plus forts
Pour le groupe PLR, il était déjà clair avant la session que le monde politique ne doit pas seulement approuver les crédits et discuter du court terme, mais également tirer les leçons de la crise et envisager l'avenir de manière constructive. En ce sens, nous avons déposé différentes propositions de groupe. Elles reprennent des revendications importantes de la stratégie de sortie du PLR présentée à la mi-avril. Nous voulons renforcer l'innovation et la capacité de résistance des entreprises, ainsi que la mise en réseau de notre pays. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons sortir de la crise plus forts et construire l'avenir.