Le changement climatique est un problème mondial. Nous devons prendre des mesures pour atténuer les effets déjà visibles aujourd'hui, tels que le recul des glaciers, l'augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, le déplacement des précipitations en hiver, ainsi que le déclin de la biodiversité. Nous sommes sur la bonne voie, mais il reste encore du chemin à parcourir pour que la Suisse atteigne ses objectifs de réduction d'ici à 2030.
Le principe du pollueur-payeur est renforcé
Le principe du pollueur-payeur est au cœur de la loi sur le CO2. Concrètement, cela signifie que « celui qui pollue plus, paie plus ». Ainsi, par exemple, les propriétaires qui utilisent moins de mazout ou qui privilégient les énergies renouvelables à la place du mazout et du gaz seraient avantagés. Une famille qui choisit de prendre l’avion peu fréquemment, ou de ne plus le prendre du tout, en profitera également. En fin de compte, la loi sur le CO2 bénéficie aux populations rurales, tandis que les citadins sont incités à réduire leur consommation d’énergies fossiles.
Le monde entier agit – nous aussi
La protection du climat n'est pas seulement une question de mesures nationales individuelles, mais de coopération mondiale. Aux côtés de 190 autres pays, la Suisse s'est engagée au niveau international à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à mieux protéger le climat. Après l'élection de leur nouveau président, Joe Biden, les États-Unis ont réintégré le cercle des pays en faveur de l'Accord de Paris sur le climat. L'Union européenne, le Japon, le Canada et même la Chine ont également accepté de renforcer leurs objectifs climatiques en 2020 et 2021.
La loi sur le CO2 encourage l'innovation
Le Fonds pour le climat apporte un soutien ciblé à de nouveaux projets visant à promouvoir l'innovation. Il permettra ainsi d’encourager notamment la planification et le financement de réseaux de chauffage à distance, qui constituent une contribution importante à la décarbonisation du secteur du chauffage, ou encore l’installation de stations de recharge pour voitures électriques, levier essentiel pour l'électrification rapide de la mobilité. Le Fonds soutient également la rénovation et la reconstruction de bâtiments ainsi que l'installation de systèmes de chauffage sans émissions de CO2. Enfin, le Fonds pour le climat aide les entreprises suisses à mettre plus rapidement sur le marché des technologies respectueuses du climat. L'industrie de l'aviation est donc également l'un des bénéficiaires du Fonds, puisque jusqu'à 49% de la taxe sur les billets d'avion peut être utilisée pour promouvoir des méthodes innovantes de production de carburants d'aviation renouvelables. Alors que l'aviation est actuellement entachée de la « Flight shame » – soit la honte de prendre l’avion, la loi sur le CO2 vise à rendre l'aviation respectueuse du climat, créant ainsi de nouvelles opportunités pour la Suisse en termes de concurrence mondiale.
Réduire notre dépendance vis-à-vis des énergies fossiles
La loi sur le CO2 soutient la population et l'économie dans leurs efforts de réduction, à un stade précoce, de la dépendance à l'égard des importations de pétrole, de gaz et de charbon. Chaque année, près de 8 milliards de francs suisses sont dépensés en énergies fossiles à l'étranger. Avec la nouvelle loi sur le CO2, nous pouvons, d'une part, réduire progressivement cette dépendance de la Suisse et, d'autre part, ouvrir très tôt la voie à de nouveaux secteurs non-fossiles, qui garantiront notre sécurité d'approvisionnement sur le long terme.
La loi s’inspire du papier de position du PLR
La loi sur le CO2 est une mesure cohérente, également demandée par la base du PLR. Notre groupe parlementaire a joué un rôle décisif dans l'élaboration de la loi au Parlement. L'accent est mis sur les taxes incitatives et l'innovation plutôt que sur les interdictions. La loi sur le CO2 garantit également que nous ne reportons pas les coûts sur les générations futures. Le monde entier agit, nous aussi – c'est juste et équitable pour le pollueur.
Damian Müller, conseiller aux États LU