Une mégabombe de coûts pour la classe moyenne

Non à l'initiative sur les primes

L'initiative sur les primes touche le nerf de la guerre : des primes plus basses. Ce qui semble séduisant est en fait très dangereux. Le coût de l'initiative s'élève déjà à 11,7 milliards de francs par an en 2030. Tendance à la hausse ! C'est plus du double de ce que coûte la 13ème rente AVS. Les initiants semblent avoir perdu toute responsabilité en matière de politique financière.

Des coûts supplémentaires de cet ordre de grandeur ne peuvent pas être financés par des mesures d'économie - c'est aussi ce que dit le Conseil fédéral dans son message. Pour les coûts supplémentaires qui incombent à la Confédération, la TVA devrait être augmentée de jusqu'à 2,3 points de pourcentage. L'étiquette de prix pour la classe moyenne ? 1 200 francs supplémentaires par an pour un ménage moyen.

Le fédéralisme en danger

Le fédéralisme est également menacé par l'initiative sur les primes. Aujourd'hui, ce sont en premier lieu les cantons qui sont responsables des soins de santé et de la distribution des réductions de primes. Avec l'initiative, le système de réduction des primes serait uniformisé par le haut et le fédéralisme serait évincé du système de santé. L'initiative ouvre ainsi la voie à un système de santé étatique.    

"Mais l'accent politique pour les prochaines années doit être clair : Au lieu de lutter contre les symptômes, il faut des réformes au sein du système de santé. Nous devons maîtriser les coûts et donc les primes avec des réformes concrètes et réalisables".

Réformer au lieu de combattre les symptômes

Comme les primes représentent effectivement un problème pour certaines personnes, mais que l'initiative dépasse largement l'objectif, le Parlement a adopté un contre-projet qui prévoit une extension ciblée des réductions de primes, qui est abordable et qui pré serve le fédéralisme. Mais l'objectif politique pour les prochaines années doit être clair : Au lieu de lutter contre les symptômes, il faut des réformes au sein du système de santé. Nous devons maîtriser les coûts et donc les primes avec des réformes concrètes et réalisables. En même temps, nous devons veiller à ce que la qualité appréciée par la population soit maintenue.

Josef Dittli, conseiller aux Etats UR et membre de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS) du Conseil des Etats.

Josef Dittli