Voici les trois raisons pour lesquelles je recommande un OUI clair à l'accord :
1) Cet accord est une grande opportunité pour la Suisse en tant que pays d’exportation
L’accord représente une grande opportunité économique pour la Suisse. Le potentiel de l'Indonésie est largement sous-estimé. Avec ses 267 millions d'habitants l’Indonésie est le 4e pays du globe. Sa classe moyenne en pleine croissance et ses vastes projets d'infrastructure en font un marché de plus en plus important pour les entreprises suisses. Mais les barrières commerciales et les droits de douane aujourd’hui élevés empêchent un échange de marchandises simple et peu bureaucratique et freinent les investissements. Les enquêtes menées par l’administration fédérale montrent clairement que ce sont principalement nos PME qui bénéficieront de ces accords. Si nous rejetons l'accord le 7 mars, nos PME et nos entreprises d'exportation seront clairement désavantagées par rapport à leurs concurrents directs, car l’UE négocie actuellement un accord similaire avec l'Indonésie. Pour Neuchâtel et l’Arc jurassien, une des régions les plus exportatrices de Suisse, c’est un enjeu important. Un "non" enverrait également un signal négatif aux économies émergentes telles que l'Inde, le Vietnam ou la Malaisie, avec lesquelles la Suisse souhaite aussi conclure des accords de libre-échange à l'avenir.
2) L’accord renforcera le développement durable
Contrairement à ce que prétendent les opposants, l'accord est clairement une victoire pour la durabilité. Pour la toute première fois, les concessions tarifaires sur l'huile de palme sont liées à des critères de durabilité spécifiques dans un traité de ce type. C'est une conditionnalité qui est exigée depuis des années, en particulier par les partis de gauche et les Verts. Avec leur opposition à ce traité progressiste, les opposants de gauche tombent les masques et ils montrent aujourd'hui qu'ils sont en fait opposés à toute forme de libre-échange, même durable. Le démantèlement des barrières commerciales a largement contribué à sortir plus d'un milliard de personnes de la pauvreté depuis 1990. Que ce soit par la production commune de wagons, l'exportation de stylos à insuline, de nouveaux médicaments ou de machines économes en ressources, la traçabilité des chaînes d'approvisionnement numériques et la vente de systèmes de protection - les entreprises suisses peuvent contribuer activement à un développement économique, social et écologique local durable. Les entreprises suisses emploient déjà 50 000 travailleurs permanents en Indonésie. Un "oui" à l'accord améliorera le climat d'investissement et créera plus d'emplois. Ici et là-bas !
3) Ce n'est pas un accord sur l'huile de palme mais il établit les bonnes incitations dans ce domaine
L'huile de palme n'est pas une raison pour rejeter l'accord. D’abord la Suisse n'importe que de petites quantités d'huile de palme indonésienne. Ensuite l'accord encourage la production locale durable d'huile de palme et envoie ainsi un signal important aux autres exportateurs d'huile de palme. Enfin, avec cet accord, la Suisse n’importera pas davantage d’huile de palme à l'avenir, c'est pourquoi l'Union suisse des paysans soutient cet accord. L'alternative consistant à ne rien faire est bien pire : cela signifierait qu’on importerait autant d’huile de palme qu’aujourd’hui mais sans la placer sous la condition de durabilité prévue par l’accord !
La crise sanitaire a frappé durement les économies du monde entier. En Suisse et Indonésie aussi. Un nouveau départ est maintenant nécessaire. Développer la relation commerciale avec un des tigres asiatiques, une économie en plein développement et l’un des plus grands pays du monde, correspond à l’intérêt bien compris de la Suisse et de l’Indonésie. Et cela sous dans un cadre qui assure mieux qu’aujourd’hui la durabilité.
C’est pourquoi le Conseil fédéral et le Parlement, le PLR, l'UDC, Le Centre, les Verts-libéraux, les milieux économiques, l’Union suisse des paysans, plusieurs personnalités de gauche et des ONG telles que le WWF Suisse ou Swissaid recommandent un OUI à l'accord de libre-échange avec l'Indonésie le 7 mars !
Damien Cottier, conseiller national NE