Le Conseil fédéral a décidé aujourd’hui de supprimer les droits de douane sur les importations de produits industriels. Cette décision s’inscrit dans la lignée des mesures initiées par le conseiller fédéral Schneider-Ammann visant à renforcer la place industrielle et à lutter contre l’îlot de cherté suisse. Cette abolition concerne, notamment, les voitures, les vélos, les produits de soins corporels, les appareils électroménagers et les vêtements.
Faciliter l’importation grâce à la suppression des droits de douane
L’économie suisse en général, et l’industrie en particulier, dépendent des intrants et des importations en provenance de l’étranger. En 2018, la Suisse a importé des marchandises pour plus de CHF 273 milliards, 95% de ces importations étaient des biens industriels. Ces importations garantissent non seulement à nous, consommateurs, choix et disponibilité des produits, mais il ne faut également pas perdre de vue que la plupart des entreprises qui produisent en Suisse dépendent des intrants étrangers.
Jusqu’à présent, la Confédération a imposé des droits de douane sur bon nombre de produits industriels importés, ce qui les rend plus chers. Certes, ces droits de douane génèrent des recettes pour les caisses de l’État, mais la perception de ces droits d’importation n’est pas rentable pour l’économie dans son ensemble. Un exemple probant, celui de l’industrie textile : dans ce secteur, 5,5 % sont perçus sur l’importation de matières premières et intermédiaires telles que les fils ou les tissus. Cela se répercute directement sur les coûts de production des fabricants suisses de textiles, qui, en raison du franc suisse fort, se trouvent déjà dans une position difficile face à la pression de la concurrence internationale.
Réduction des coûts dans l’intérêt de l’économie
La solution est évidente : la Suisse peut supprimer les droits de douane à l’importation de manière unilatérale, ce qui profitera à l’ensemble de l’économie. Un constat étayé par une étude du Secrétariat d’État à l’économie (SECO) qui a démontré que les avantages pour les entreprises et les consommateurs l’emportent sur les recettes douanières auxquelles l’État doit renoncer. Le Conseil fédéral s’attend désormais à ce que la suppression des droits de douane se traduise par des effets positifs sur l’économie (entreprises et consommateurs) de l’ordre de CHF 860 millions, soit bien plus que les CHF 560 millions de recettes douanières encaissées en 2018.
C’est la raison pour laquelle j’avais déjà déposé une motion lors de la session d’été 2017 demandant au Conseil fédéral de supprimer autant que possible les droits de douane sur les produits industriels en général, mais en particulier sur les matières premières et intermédiaires pour les textiles (motion 17.3564).
Il est réjouissant de constater que le Conseil fédéral adopte des mesures qui amélioreront les conditions des échanges et de la concurrence pour notre économie. C’est la seule façon pour nos entreprises de maintenir leur compétitivité sur le plan international.