Protégeons les juristes qui nous protègent!

 

écrit par Christa Markwalder, conseillère nationale BE

 

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Vendredi 23 octobre, la Commission des affaires juridiques du Conseil national (CAJ-N) a accepté mon initiative parlementaire « Protection du secret professionnel des juristes d’entreprise » (voir Curia Vista 15.409). Cette initiative parlementaire a pour but de remplir un vide juridique qui crée une forte inégalité juridique pour les entreprises sises en Suisse. En effet, les procédures judiciaires à l'étranger ont montré que les services juridiques internes de nos entreprises ne peuvent pas refuser de témoigner ou de produire des documents, au contraire des entreprises étrangères. Cette protection est refusée au motif de l'absence d'une disposition correspondante au « Legal Privilege for Inhouse Counsels » dans le droit suisse. Les entreprises suisses subissent ainsi un handicap considérable face aux entreprises d’autres Etats qui prévoient un droit de refuser de collaborer.

 

 

 

En 2007 déjà, le parlement avait adopté une motion de la CAJ-N qui exigeait une meilleure protection des juristes d’entreprise (voir la motion 07.3281). Par deux fois déjà le Conseil fédéral a essayer de mettre en œuvre cette exigence. Cependant, les deux projets préparés (d’abord la Loi sur les juristes d’entreprise et après la Loi sur la protection de la souveraineté) n’ont même jamais été présentés au parlement.

 

L’introduction d’une protection des juristes d’entreprise est une exigence de longue date du PLR et nous l’avons explicitement exigé lors des différentes consultations. J’ai déposé mon initiative parlementaire pour répondre à cet besoin. A l'instar d'autres pays qui ont adopté des dispositions équivalentes, il sera ainsi tenu compte de l'évolution du rôle joué par les juristes d'entreprise et ce droit pourra être invoqué à l'avenir dans des procédures à l'étranger pour protéger les entreprises suisses et leurs juristes d'entreprise.

 

La CAJ-N a bien entendu ces arguments et a donné suite à mon initiative par 15 voix contre 5 et 3 abstentions. C’est maintenant à la commission sœur des Etats (CAJ-S) de se prononcer ; et si elle soutient également mon initiative, un projet de loi pourra être rapidement adopté par le parlement.