La numérisation offre de nombreuses opportunités pour toute la société. Bien l’utiliser signifie aussi en minimiser les risques : dans un monde toujours plus connecté, l’Etat, l’économie et la société sont devenus vulnérables face aux attaques dans le cyberespace et dans l’espace de l’information. La cybercriminalité nuit à l’économie, mais revêt également depuis longtemps une importance militaro-stratégique.
Un commandement de cyberdéfense pour l’armée suisse
Tout comme le territoire et l’espace aérien, le cyberespace doit également pouvoir être défendu en toute situation. L’armée manque autant de moyens que d’un concept complet permettant d’affronter les menaces efficacement.
Les Conseils ont transmis une motion PLR demandant au Conseil fédéral de développer un commandement orienté cyberdéfense militaire.
Avec 100 à 150 spécialistes professionnels de l’informatique et du cyber, ce sont avant tout les besoins sécuritaires quotidiens en cyber qui devraient être garantis, autant que la gestion et la formation. Après l’école de recrues, les recrues présentant des facilités en informatique devraient pouvoir suivre une formation spécialisée avant d’être assignées à une cyber-unité. Grâce à des cyber-troupes de milice de 400 à 600 membres de l’armée, le cyberespace devrait être maintenu en cas de défense. Ces spécialistes devraient en outre accessoirement soutenir le service de renseignement et les autorités civiles en toute situation.
Un centre de compétences en cybersécurité au niveau fédéral
Dans le contexte des nombreuses cyberattaques hautement professionnelles, la Confédération manque aujourd’hui de spécialistes et de savoir-faire face aux cyberattaques.
En rapport avec la révision actuelle de la stratégie nationale de protection de la Suisse contre les cyber-risques, la seconde motion demande au Conseil fédéral de créer un centre de cyber-compétences à l’échelle de la Confédération. Ce centre devrait assurer le renforcement des compétences nécessaires à la cybersécurité et les coordonner à l’échelle de la Confédération. Le centre de compétences devrait être effectif de manière interdépartementale et collaborer avec la science, l’industrie informatique et de plus importants gestionnaires d’infrastructure. Cette motion a également clairement été acceptée par les Conseils, et demande au Conseil fédéral d’agir.
Le thème de la cybersécurité a jusqu’à présent été sous-estimé par le Conseil fédéral. La mise en œuvre de nos motions lui offre désormais l’opportunité d’avancer.