Ne laissons pas l'UDC ridiculiser nos institutions, NON à l'initiative de mise en oeuvre

 

écrit par Frédéric Borloz, conseiller national VD

 

20160209

 

Le 28 février prochain, nous serons appelé à nous prononcer sur l'initiative de « mise en œuvre ». Ce titre peu clair nous mène à quelques contorsions explicatives qui sont déjà un signe de maltraitance envers nos institutions, pourtant si fiables. En effet, cette initiative a pour « but de mettre en œuvre » la précédente initiative sur le renvoi des criminels étrangers qui a été adoptée en 2010 par le peuple.

 

 

 

Si l'année mentionnée avait été 1990 ou même 2001, j'aurais pu envisager de chercher à comprendre le geste des initiants, mais là, c'est un peu pousser le bouchon démocratique trop loin ! Le parlement disposait d'un délai de cinq ans pour mettre une loi sous toit suite au OUI accordé à l'initiative pour le renvoi des étrangers. Nous sommes en février 2016 et la loi est prête, elle renvoie les criminels étrangers de manière stricte. Cependant, elle n'est pas en vigueur car l'UDC use et abuse de nos institutions en lançant des initiatives à tout va, et a donc retardé l'application du renvoi des étrangers avec son initiative de mise en œuvre.

 

Mais la maltraitance démocratique ne s'arrête pas là. Non seulement, les initiants se moquent du travail parlementaire, en plus ils tentent de le ridiculiser puisque l'initiative de mise en œuvre va bien plus loin que le premier texte.

 

Le texte soumis au vote le 28 février bafoue l'Etat de droit et introduit un renvoi systématique sans aucune appréciation d'un juge. Le juge a déjà été mis hors-jeu dans le cadre Via sicura, nous subissons les dégâts de plein fouet. Il est important que les criminels étrangers soient renvoyés dans leur pays d'origine, mais il est important que les hommes disposent d'un jugement tenant compte de leur situation et de la gravité du délit. La séparation des pouvoirs est la meilleure garantie du bon fonctionnement de notre démocratie. Ne laissons pas l'UDC créer un royaume de l'arbitraire, dites oui à une loi stricte envers les criminels en votant NON à l'initiative de mise en œuvre le 28 février.