Un sondage réalisé par l'institut gfs.bern en février dernier a montré que plus de 80% des Suisses sont favorables à l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. Plus de 70% approuvent également l'accès à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes. L'amendement correspondant de la loi a finalement été adopté cette semaine dans les deux chambres. Cela représente un pas considérable vers une situation juridique plus juste et plus proche de la manière dont la société vit aujourd'hui.
Cependant, bien que le oui au « mariage pour tous » représente un réel progrès, certains arguments invoqués lors des débats au Parlement montrent que les idées et les valeurs conservatrices et traditionalistes persistent encore obstinément dans les certains esprits. Pour le PLR, en revanche, une chose est sûre : le libéralisme se fonde sur la conviction que chacun peut façonner sa vie comme bon lui semble. Cela s'applique également, et tout particulièrement, à la vie privée. Une interprétation conservatrice du mariage avec une discrimination à l'égard des couples de même sexe contredit clairement cette conviction. Les couples de même sexe sont des couples à part entière, au même titre que les couples hétérosexuels, et doivent donc avoir les mêmes droits et obligations. Il est question de liberté individuelle, d'égalité des droits et d'interdiction de la discrimination. Cela vaut également pour l'accès à la PMA. Les débats aux chambres ont révélé que l'accès au don de sperme, en particulier pour les couples de femmes, se heurte encore à un manque de compréhension et dérange les milieux conservateurs.
Dans cette question, la mise en danger de l’intérêt supérieur de l'enfant est souvent citée comme argument. Pour le PLR, l'intérêt supérieur de l'enfant est évidemment une priorité absolue. Cependant, toutes les études scientifiques montrent que les enfants qui grandissent avec des parents du même sexe sont au moins aussi heureux et réussissent aussi bien que les enfants qui grandissent avec des parents hétérosexuels. De nos jours, cet argument est fallacieux. Par ailleurs, à l'initiative du PLR, une clarification du projet de loi a été faite au Conseil des États, garantissant aux enfants conçus par don de sperme le droit de connaître leur ascendance.
Il est maintenant temps que les milieux conservateurs enlèvent leurs œillères et cessent de s'opposer obstinément et par principe à des projets qui reflètent le changement social. Le PLR continuera à proposer des solutions constructives conformes à nos valeurs libérales fondamentales.
Christa Markwalder, conseillère nationale BE