Juste à temps pour les élections fédérales, l'UDC remet l'immigration à l'ordre du jour de l’agenda politique. C'est vrai : ces dernières années, la Suisse a connu une forte immigration, même en comparaison internationale. Celle-ci a eu pour conséquence que notre infrastructure et notre société en général sont confrontées à des défis. Ainsi, la nécessité d'agir est incontestée.
Seulement, l'UDC a dans le viseur, encore et toujours, l'accord sur la libre circulation des personnes (ALCP) qu’elle est prête à dénoncer. Elle accepte donc et par négligence que nous perdions le contact économique, culturel et social avec nos voisins et l'ensemble de l'UE. L'effet de la résiliation de l'accord sur la libre circulation des personnes serait grand. Trop grand !
L’acharnement de l'UDC sur l'ALCP est également faux, car 70% des immigrés en provenance des pays de l'UE/AELE ont un contrat de travail. Il en va autrement de l'immigration en provenance de pays tiers (hors UE), où le taux d'activité n'est que de 24%. Dans ce second cas, il s'agit ici de mettre en œuvre le principe d’une immigration "ferme mais juste", tel qu'il a été adopté par l'Assemblée des délégués du PLR en juin 2022.
Toute personne qui arrive en Suisse et qui est en mesure d'assumer son travail quotidien par ses propres moyens, que ce soit grâce aux revenus de son travail ou à sa fortune, obtient un droit de séjour. De même, celui qui peut faire valoir un motif d'asile ou de protection. Cependant, nous devons renvoyer les personnes qui viennent en Suisse pour vivre aux frais de la collectivité. Car seule l'application systématique de notre législation sur les étrangers et l'asile nous permettra de freiner la migration en provenance de pays tiers.
Nous, libéraux-radicaux, sommes également d'avis qu'il est possible de freiner la migration issue de l'ALCP sans dénoncer le dispositif conventionnel et les accords bilatéraux. Nous y parvenons en augmentant l'âge de la retraite en Suisse et en introduisant l'imposition individuelle. Ces deux mesures de politique intérieure engendreront une augmentation de l'offre de main-d'œuvre en Suisse. Cela diminue à son tour la demande de l'économie en main-d'œuvre étrangère et réduit ainsi la migration.
Pour nous, libéraux-radicaux, il est clair que le taux actuel élevé d'immigration ne peut pas rester à ce niveau longtemps. Il existe de bonnes recettes libérales-radicales pour le freiner. Sans pour autant faire un bricolage.
Andri Silberschmidt, Vice-président du parti et conseiller national ZH