Une chaise, un bureau, un ordinateur, un téléphone portable (encombrant à l’époque) et un peu de capital-actions. Voilà ce qu'il fallait apporter si l'on voulait faire partie des fondateurs de ce qui était alors Tankred – Dienstleistungen für Verwaltungen AG (aujourd'hui Talus) fin 1994. Douze fondateurs ont osé se lancer en tant qu’indépendants et ont posé la première pierre de l'entreprise informatique qui compte aujourd'hui une bonne centaine de salariés. Michael Hänzi fait partie des fondateurs. L'actuel copropriétaire et membre du conseil d'administration a assisté et contribué à l'évolution de la petite entreprise informatique devenue maintenant un fournisseur de solutions informatiques complètes. Talus, dont le siège est à Seedorf dans le canton de Berne, compte aujourd’hui parmi ses clients de nombreuses communes, villes et fournisseurs d'énergie issus de toute la Suisse alémanique et du Tessin. « En fait, nous n'avons jamais voulu nous développer », confie M. Hänzi. « Afin de fournir un service suffisant au nombre croissant de clients, il a fallu augmenter le nombre de salariés, ce qui a finalement conduit à la taille actuelle. »
La protection de l’environnement, depuis 1994
Le cofondateur de la société nous propose une visite guidée de son entreprise. En raison de l'obligation du home office, la plupart des salariés ne sont pas présents. D’ordinaire, cependant, ils bénéficient d'une cantine et de salles de repos. Les tables de ping-pong et les murs jaunes rappellent vaguement une entreprise technologique un peu plus grande. « On nous a aussi appelés Google from the Seeland », dit Hänzi en riant.
Le monde de l'informatique a profondément changé au cours des 27 années qui ont suivi la création de Talus. Ce qui n'a pas changé chez Talus, c’est sa tendance à agir de manière respectueuse de l'environnement. Dès 1994, la politique de l'entreprise stipulait : « Dans la mesure de nos possibilités, nous voulons protéger l'environnement et gérer avec soin les ressources limitées ». Depuis lors, ce principe est au cœur de l'entreprise qui le met en œuvre de diverses manières. Ces dernières années, Talus a fait analyser ses locaux et a procédé à divers assainissements énergétiques. Grâce à ces améliorations et à un système de panneaux photovoltaïque, qui produit quelques 424’000 kwh par an, l’entreprise couvre un tiers de ses besoins en électricité. « Grâce à une gestion des affaires réjouissante ces dernières années, nous avons pu nous permettre ces investissements et réduire notre empreinte environnementale », déclare M. Hänzi. En matière de consommation d'énergie, le secteur de l’informatique est moins sous les feux de la rampe que d’autres. Pourtant, les quelque 900 serveurs qui se trouvent dans les sous-sols de Talus sont également énergivores. L'entreprise s'appuie sur un système dit de « Free-Cooling » (refroidissement passif) pour refroidir la centrale informatique, utilisant le froid ambiant, tout en étant peu énergivore.
Un soutien à la loi sur le CO2
Pour M. Hänzi, il est clair que les entreprises ont une responsabilité qui va au-delà de leur chiffre d’affaires. C'est pourquoi Michael Hänzi soutient également la révision de la loi sur le CO2 qui sera soumise au vote le 13 juin. « Pour moi, il est essentiel de fonctionner avec des incitations plutôt qu'avec des interdictions. C'est ainsi que l'innovation et la technologie se développent le mieux », souligne-t-il. Selon lui, une interdiction absolue des systèmes de chauffage à mazout, par exemple, serait exagérée, car il existe des conditions topographiques qui rendraient certaines alternatives impossibles.
Une économie florissante ne fonctionne qu'avec des personnes en bonne santé dans un environnement sain.
PLR et ancien membre de l’exécutif à Wohlen, près de Berne, M. Hänzi connaît non seulement le monde de l’entreprise, mais aussi celui de la politique. Il est convaincu que « le secteur public a autant de responsabilités que les entreprises. Travailler ensemble mène à de bonnes solutions. » La loi sur le CO2 permettrait de poser les bases de cette collaboration. L'entrepreneur tient également à ce que Talus poursuive son engagement en faveur de l’environnement : « L'informatique éco-responsable devient de plus en plus un argument de vente. » Pour M. Hänzi, il est évident qu’« économie et durabilité ne doivent pas s’opposer ».