Non, je ne vais pas faire la grève des femmes parce que selon moi, ce n’est pas la bonne voie à suivre. Néanmoins, je suis convaincue qu’il faut plus de femmes, aussi bien en politique, que dans l’économie. Pour cela, nous avons besoin de modèles et de mesures efficaces visant à faciliter la conciliation de la vie professionnelle et familiale.
C'est une erreur de monter les femmes contre les hommes et de se battre à coup de rhétorique. Au contraire, les femmes et les hommes doivent se regarder les yeux dans les yeux. Aucun des genres ne devrait faire l'objet de discrimination ou être favorisé. C’est en ce sens que le PLR Femmes a lancé une campagne, le 3 juin dernier, en vue d’éveiller les consciences au sein de la population sur les stéréotypes liés au genre.
Les équipes mixtes fonctionnent mieux
Il est évident que nous avons besoin de plus de femmes en politique, à tous les niveaux. Les équipes mixtes fonctionnent mieux. C'est pourquoi nous travaillons sans relâche, femmes et hommes libéraux-radicaux, afin qu’un plus grand nombre de femmes se présentent aux élections et obtiennent des mandats. Et nous y parvenons. Nous avons, par exemple, 45% de femmes sur les listes PLR pour le Conseil national et des personnalités fortes telles que Johanna Gapany, Christa Markwalder et Daniela Schneeberger qui se présentent pour le Conseil des Etats.
Je suis convaincue que des exemples positifs, à l’image de ces candidatures, des conseillères fédérales ou des présidentes de parti sont plus efficaces que les quotas ou les grèves. Je parle régulièrement à de nombreuses femmes et j’essaie de les motiver. Il s'agit avant tout d’évacuer leurs craintes afin qu’elles osent se lancer pour exercer une fonction politique. Il y a bien évidemment des exceptions, mais par rapport aux hommes, les jeunes femmes politiques talentueuses n'ont souvent pas la même confiance en elles. En outre, il est encore difficile, pour les femmes en particulier, de cumuler famille, carrière et politique.
Des mesures efficaces sont nécessaires pour que les couples puissent mieux concilier vie familiale et vie professionnelle. Trop de femmes doivent, aujourd'hui encore, choisir entre carrière et enfants, ou ne peuvent pas travailler autant qu'elles le voudraient. Nous pouvons obtenir des améliorations, non pas avec des actions symboliques, mais avec des mesures libérales et efficaces. Une politique familiale libérale-radicale vise à ce que les familles puissent choisir librement leur modèle de vie, que les anciennes répartitions des rôles évoluent et que les caisses de l’Etat ne soient pas délestées.
Je pense ici, par exemple, aux déductions fiscales couvrant les frais de garde des enfants par des tiers afin d'inciter les femmes à travailler. Ou à des horaires de travail plus flexibles, notamment grâce au travail à domicile. Le droit du travail remonte à l'ère industrielle, aujourd’hui, les employés ont besoin d'une plus grande marge de manœuvre en ce qui concerne la répartition de leurs heures de travail. Il est intéressant de noter que ce sont précisément les milieux de gauche qui empêchent la mise en place de telles mesures. Ils semblent préférer se concentrer sur les actions symboliques. Est-ce que cela nous aidera... ?