Pour le groupe parlementaire libéral-radical, il est évident que les répercussions économiques de la pandémie de Covid-19 seront encore perceptibles longtemps. De nombreux entrepreneurs, qui, jusqu’à l’an passé, disposaient encore d'un modèle d'entreprise performant, doivent maintenant se réinventer. Par ailleurs, le potentiel d'innovation lors d’une crise s’accroît, ce qui explique les nombreuses nouvelles opportunités. Il est important que l’économie suisse sorte plus forte de cette crise et que toutes et tous puissent en profiter. Je pense en particulier à ceux qui sont directement et significativement affectés par les mesures gouvernementales. Ce n'est que si notre société s'adapte aux nouvelles circonstances que nous pourrons maintenir notre prospérité dans les années à venir. C'est également l'objectif de la politique du PLR : nous ne voulons pas maintenir les structures en place, mais plutôt fixer les conditions-cadres de telle sorte que les innovations puissent se développer. Cependant, nous sommes conscients que cela ne peut pas se faire du jour au lendemain.
C'est pourquoi le groupe PLR soutient l'idée que les personnes qui doivent interrompre ou restreindre considérablement leur activité professionnelle en raison des mesures de lutte contre le coronavirus devraient continuer à recevoir une compensation pour la perte de revenus. Mais à quoi correspond réduire « considérablement » ses activités ? Le Conseil fédéral devra élaborer cette définition, en concertation avec la Commission de la santé. Nous pensons, par exemple, à une baisse significative des ventes d'au moins 50%. Nous soutenons également que les personnes dans une position similaire à celle des employeurs, en particulier les gérants de PME, devraient aussi avoir droit à une indemnisation pour perte de revenus. La forme juridique relative au droit à une indemnisation, définie il y a des années, ne peut être valable dans le contexte actuel. D’autant plus lorsque les grandes entreprises peuvent envoyer des centaines de salariés en chômage partiel, il est injuste, voire fausse la concurrence, qu'un bureau géré par son propriétaire ne puisse pas le faire, puisque tous deux paient des cotisations à l'assurance chômage depuis des années. Mais là aussi, il est clair que la discussion de fond sur le chômage partiel pour les personnes en position d'employeur devra être menée une fois que la crise aura été surmontée.
Toutefois, une compensation de revenus ne doit être octroyée à une personne que si celle-ci peut prouver cette perte de revenus. Le Conseil fédéral rejette cette demande car il affirme qu'il n'est pas possible de contrôler chaque cas individuellement. Cela n'est pas non plus nécessaire : ce que nous voulons, c'est qu'une personne doive demander de l'aide et ne la reçoive pas automatiquement. La personne concernée doit être en mesure d'expliquer comment la perte de revenus s'est produite. Nous rejetons un soutien basé sur le principe de l'arrosoir.
Nous soutenons également la demande visant à ce que les employeurs puissent utiliser les réserves de retraite professionnelle pour combler les manques de liquidités. La seule question qui se pose ici est de savoir si les réserves déjà constituées dans la LPP peuvent être utilisées pour remplacer les cotisations actuelles. Cela n'a pas d'impact négatif sur la situation des employés en matière de retraite ; au contraire, cela garantit l'existence à long terme de l'entreprise concernée. Nous ne comprenons pas pourquoi le nouveau parti autoproclamé des PME, le PS, ne soutient pas cette initiative. Cela montre que les obstacles idéologiques restent apparemment trop grands pour soulager les entreprises, même lors d’une crise.
Je voudrais conclure par les réflexions suivantes : nous devons réussir à sortir de la crise plus forts sur le long terme. Pour que nous ayons de nouvelles entreprises innovantes qui créent les emplois de demain en Suisse et non ailleurs. Et pour que les entreprises existantes puissent s'adapter aux nouvelles circonstances et ainsi devenir plus résilientes lors des crises futures. Nous y parviendrons grâce à un soutien temporaire et ciblé plutôt qu'en créant de nouvelles assurances sociales. Avant, pendant et après la crise, le PLR s'engage avec toute son énergie pour que les Suisses puissent exercer un travail valorisant et porteur d'avenir.
Andri Silberschmidt, conseiller national ZH