C’est fini ! Du moins presque. La « pire législature », selon le chancelier sortant Walter Thurnherr, entre dans sa phase finale. Le Parlement a maîtrisé la pandémie de Covid, traverse une guerre en Europe, doit trouver d'urgence des solutions à la crise énergétique et devra, dans sa nouvelle composition, faire face aux conséquences de la reprise de Credit Suisse.
D’autres préoccupations très concrètes sont également au premier plan actuellement. L'une des mesures les plus importantes de ces dernières années en matière de politique de santé arrive au Parlement. Quatre lettres, EFAS, qui signifient une révolution. Derrière le projet de financement uniforme des prestations ambulatoires et hospitalières, qui sonne un peu technique, ne se cache rien de moins que la suppression de l'une des plus grandes mauvaises incitations de notre système de santé.
Avantage EFAS
La loi exige aujourd'hui que les cantons prennent en charge plus de la moitié des coûts lorsqu'une personne reste au moins une nuit à l'hôpital après une intervention – c'est-à-dire lorsqu'elle est hospitalisée. Si une personne rentre directement chez elle après une intervention, on parle de traitement ambulatoire et les coûts sont intégralement pris en charge par la caisse maladie. Un transfert de l'hospitalier vers l'ambulatoire est souhaitable pour plusieurs raisons : à qualité égale, voire supérieure, les interventions ambulatoires coûtent nettement moins cher et c'est aussi plus agréable pour le patient, qui peut rentrer chez lui plutôt que rester inutilement à l’hôpital. Les patients profitent en outre du fait que le risque d'infection à domicile est beaucoup plus faible et cela soulage un peu le personnel soignant. L'« ambulantisation » est malheureusement repoussée parce que le transfert, pourtant judicieux, ne profite qu'aux payeurs de primes. À l'avenir – grâce à EFAS – seuls des motifs médicaux détermineront le traitement, ambulatoire ou stationnaire.
On attend également plus qu'un effet homéopathique de l’acte modificateur unique. Si tout se passe comme prévu, cette loi sera débattue entièrement de la session d'automne. Grâce à ce projet, 15 projets hydroélectriques pourront enfin être construits, plus rapidement, et d'autres jalons de la politique énergétique pourront être posés pour que l'on puisse enfin produire plus d'électricité en Suisse.
Voter PLR – renforcer le groupe libéral-radical aux chambres fédérales
En prévision de l'année à venir, le Conseil des États commence déjà à débattre de la loi sur le CO2. La nouvelle version de ce projet, qui a échoué devant le peuple en 2021, renonce aux grands projets et s'oriente vers le réalisable. Elle fixe néanmoins des objectifs clairs et veut réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre en Suisse d'ici 2030 par rapport à 1990. On voit ici qu'une politique climatique réaliste est également possible sans avoir besoin de se coller les mains au bitume. Mais on peut encore allègrement discuter des détails, même après la « pire » des législatures.
Comme le PLR est particulièrement bien placé pour le faire et qu'il peut montrer à la Suisse la voie à suivre, il est important que le groupe libéral-radical soit renforcé aux chambres fédérales le 22 octobre prochain. Pour que les propositions libérales-radicales puissent se concrétiser et qu’elles ne restent pas que des souhaits, chaque voix compte.
Christian Steiner, secrétaire du groupe parlementaire