Au début de ce siècle, le frein à l'endettement est entré en vigueur au niveau fédéral. Au Parlement, le projet s'est heurté à une forte résistance de la gauche, mais lors de la votation, le peuple et les cantons ont accepté les nouvelles dispositions constitutionnelles à une forte majorité. Cela suffit à montrer que le frein à l’endettement dispose d'une large légitimité et qu'il n'est pas indiqué d’y toucher. Mais il est encore plus important de souligner que cet instrument a fait ses preuves.
Lorsque le frein à l'endettement est entré en vigueur, la dette de la Confédération atteignait environ 130 milliards. Au début de l'année 2020, elle n'était plus que de 100 milliards environ. C'est notamment grâce à cela que la Confédération a pu déployer un bouclier efficace dès le début de la pandémie déjà – il suffit de se rappeler les crédits de cautionnement Covid ou les indemnités de chômage partiel. Au cours de la pandémie, les mesures ont pu être étendues et affinées, parfois peut-être même trop généreusement.
L'économie suisse a donc, dans l'ensemble, plutôt bien résisté à la pandémie. Mais dans le même temps, le niveau d'endettement a de nouveau augmenté pour atteindre environ 125 milliards fin 2022. Il est conforme à une gestion saine que la majorité bourgeoise ait décidé – une fois de plus malgré une forte résistance de la gauche – de rembourser le nouvel endettement à moyen terme. Seul un État en bonne santé peut investir et aider en temps de crise, comme cela a été le cas pendant la pandémie. La hausse des taux d'intérêt qui s'est produite entre-temps est un argument supplémentaire.
L'ancien conseiller fédéral libéral-radical Hans-Rudolf Merz a joué un rôle déterminant dans l'introduction du frein à l'endettement en tant que chef du Département fédéral des finances (DFF). La politique libérale-radicale prend des décisions pour le long terme et est solide. Si la loi sur l'exportation de matériel de guerre n'avait pas été révisée il y a deux ans par une majorité de gauche et d'une partie du Centre, nous aurions pu nous épargner bien des difficultés après l'attaque du Kremlin contre l'Ukraine. Cette attaque a également montré que la gauche a politisé le bouclier militaire en ignorant totalement la réalité. Si l'on veut vraiment contribuer à la réduction des émissions de CO2 dans le monde, il faut s'attaquer aux pays qui en émettent le plus. Pour la Suisse, cela signifierait, avec d'autres mesures, de lever l'interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires.
Thomas Hefti, conseiller aux États (GL)