L'e-ID est indispensable pour garantir une utilisation efficace et pratique des services en ligne et un élément clé de l'économie numérique. Aujourd’hui, cependant, elle est remise en question par des arguments qui, à y regarder de plus près, s'avèrent peu fondés.
Les entreprises privées comme prestataires de services d'identité ? La mise en place, la maintenance et le développement des systèmes d'identification électronique nécessitent un savoir-faire qui est disponible auprès de grands fournisseurs tels que les organismes de service public, comme La Poste, les CFF, Swisscom ainsi que les banques et les compagnies d'assurance. La Confédération ne serait guère en mesure de suivre le progrès technologique rapide dans ce domaine très spécifique. Il est toutefois important que l'identification proprement dite, la confirmation de l'e-ID, soit effectuée uniquement par la Confédération et que le contrôle effectif des fournisseurs de services d'identité reste également du ressort de la Confédération.
Stockage des données personnelles ? La loi sur l'e-ID prévoit des règles claires qui préviennent les abus et garantissent que les individus aient le contrôle sur comment et par qui leurs données sont utilisées. Chaque transaction nécessite un consentement personnel. La situation est à l’heure actuelle beaucoup plus opaque ; les données personnelles étant depuis longtemps divulguées volontairement, à grande échelle et sans contrôle – de la carte Cumulus à l'utilisation du téléphone portable, en passant par les achats par carte de crédit.
En avons-nous besoin ? Le fait est que nous ne pouvons pas nous fermer au progrès numérique. Mais lorsque je regarde les commentaires des articles de presse, j'en arrive à la conclusion que c'est précisément le progrès numérique qui effraie beaucoup de gens, et la discussion sur l'e-ID en est représentative. Il est intéressant de constater que ce phénomène semble être essentiellement européen. En Asie ou ici en Turquie, où je vis, les gens sont depuis longtemps bien plus avancés en termes de numérisation, sans que cela ne fasse l'objet de beaucoup de discussions au sein de la population ou même ne provoque un quelconque malaise. Grâce à mon accès personnel à l'e-devlet (devlet = état), j'ai accès à pratiquement tous les services des autorités et je peux également voir où sont stockées les données me concernant. Pour moi, il est clair que oui, nous avons besoin d'une e-ID !
La loi, telle qu'elle va à présent être votée, prévoit des solutions pratiques et mérite un OUI ! Un refus conduit à des offres privées moins qualitatives et ne laisse guère de marge de manœuvre au gouvernement fédéral pour une solution globale.