De grands défis nous attendent. Pour la Suisse, cela vaut à bien des égards en matière de prévoyance vieillesse qui, si cela continue ainsi, va droit dans le mur. L’espérance de vie augmente, mais les paramètres des rentes ne sont pas adaptés aux nouvelles réalités ou le sont trop lentement. Il est donc d'autant plus important que le PLR prenne le contre-pied de cette tendance. Les Jeunes Libéraux-Radicaux Suisse, grâce au dépôt de leur initiative populaire visant à lier l'âge de la retraite à l'espérance de vie, prennent le taureau par les cornes. Le Conseil des États traitera pour la première fois de l'initiative sur les rentes dans les semaines à venir.
Il n’y a pas seulement le premier pilier à l'ordre du jour du Parlement. La réforme de la prévoyance professionnelle entre dans une phase décisive : il est nécessaire d’adapter le deuxième pilier afin de le garantir à long terme. Le moyen le plus efficace pour y parvenir est la baisse du taux de conversion. Dans le régime obligatoire de la prévoyance professionnelle, le minimum légal de la rente annuelle, soit 6,8% du capital, est beaucoup trop élevé. Pour 100’000 francs de capital, la rente doit ainsi s'élever à au moins 6’800 francs par an. Mais les gens vivent de plus en plus longtemps et les taux d'intérêt ont considérablement baissé au cours des dernières décennies. Résultat : une redistribution annuelle d'environ 5 milliards de francs de la population active vers les bénéficiaires de rentes. De même, le Parlement doit réussir à abaisser la déduction de coordination et le seuil d'entrée, afin que les travailleurs à temps partiel et les personnes à faible revenu épargnent davantage de capital pour pouvoir toucher des rentes plus élevées à l'avenir.
Les adversaires politiques devraient en être conscients. Mais plutôt que de s’accorder sur un compromis, le PS et les syndicats se comportent comme des enfants et posent des exigences qui menacent de saper le cœur du deuxième pilier – l'épargne individuelle. Pire encore : plutôt que d'assurer le financement des rentes, la gauche tente d'introduire de nouvelles redistributions étrangères au système.
Beaucoup d'efforts, peu d'effets
Le Centre se prête également à ce genre de jeu. L'ancien PDC donnera, lors de la session de printemps, une leçon de populisme à tendance de gauche. Le Centre souhaite, avec le PS et les Verts, faire passer une compensation supplémentaire du renchérissement pour les retraitées et les retraités. Il existe pourtant déjà un mécanisme qui adapte automatiquement les rentes à l'inflation et à l'évolution des salaires, ce qui a justement mené à un relèvement des rentes au 1er janvier dernier. Le relèvement supplémentaire revendiqué par Le Centre engendrerait une charge administrative énorme et des coûts de l’ordre de 418 millions de CHF pour à peine 20 centimes de plus par jour pour les retraitées et les retraités.
Le PLR s’oppose à de telles manœuvres purement électoralistes et fera en sorte de stopper cette absurdité, éventuellement grâce à l'aide de quelques représentants cantonaux raisonnables du Centre.
Mais il n'y a pas que l'avenir des retraites à assurer. Au Conseil national, on discute de ce que l'on appelle l’acte modificateur unique. Ce projet de loi ne vise rien de moins qu'à assurer notre approvisionnement en électricité dans les années à venir. L'automne dernier a fait ressortir d’importants défis dans ce domaine : il était loin d'être certain que la Suisse aurait assez d'électricité pour l'hiver entier. Le PLR s’engage à poser les bons jalons pour garantir notre approvisionnement énergétique.
Un autre point crucial au niveau de cet acte modificateur unique est l'aménagement du marché. L'approvisionnement de base entraîne de grandes distorsions et des différences non négligeables dans les prix de l'électricité. Le PLR veut résoudre ce problème en ouvrant le marché de l'électricité. Cette libéralisation serait également une étape importante pour enfin conclure un accord sur l'électricité avec l'Union européenne (UE).
Christian Steiner, secrétaire de groupe