Le PS ne manque pas une occasion de brandir l’argument de la solidarité, tant entre les sexes, qu’en matière d’immigration ou à l’égard des personnes à revenu modeste. Mais lorsqu’il est question de l’un des plus grands chantiers de notre époque, de l’un des piliers de la solidarité suisse, les socialistes s’écartent de cette vertu autoproclamée et se retranchent comme souvent dans l’opposition. Ils exigent une « réforme » de l’AVS qui ne mérite pas cette appellation et pénalise largement les jeunes.
Le PS s’offusque que les femmes aient à « supporter seules » les coûts de la réforme AVS21. Cette rhétorique purement polémiste traduit une attitude de refus déjà adoptée avec ses copains syndicats dans le dossier de l’accord-cadre. Cette attitude est généralement couplée avec des menaces d’initiatives populaires ou de référendums. Cela prouve que le PS est de plus en plus pris en otage par les syndicats et les Jeunes socialistes. Pour la Suisse et ses assurances sociales, cette évolution est très dangereuse. Elle entrave la capacité de réforme de notre pays. Nous devrions tous nous en préoccuper.
Une compensation pour l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes
Pas besoin de connaissances comptables très poussées pour se rendre compte qu’une harmonisation de l’âge de la retraite à 65 ans est nécessaire. Elle est, avec l’assouplissement prévu de l’âge de la retraite, la seule mesure durable et axée sur les dépenses du projet « AVS21 » présenté par le conseiller fédéral Alain Berset. Le PLR reconnaît lui aussi le besoin d’une compensation pour que la réforme puisse convaincre une majorité de la population. Attention, toutefois, à ce que cette compensation ne réduise pas à néant les effets financiers positifs de l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes. Nous ne voulons pas une harmonisation de l’âge de la retraite « pour le plaisir », mais aspirons à assurer la stabilité de l’AVS à long terme. En contrepartie de cette harmonisation, les femmes recevront, selon le Conseil fédéral, 700 millions de francs par an – une compensation jugée « bien trop maigre » aux yeux du PS.
Non à une réforme sur le dos des jeunes !
Ainsi, plutôt que de privilégier une réforme qui s’attaque aux véritables problèmes de l’AVS, le PS préfère que les jeunes paient à double. Tout d’abord, une réforme ne comportant pas de mesures structurelles, telle que souhaitée par le PS, serait en premier lieu supportée par les jeunes au travers de taxes et d’impôts plus élevés. Ensuite, sans réelle réforme, les jeunes ne peuvent espérer recevoir une rente, ce qui va à l’encontre du principe d’égalité intergénérationnelle. Plutôt que de présenter de réelles solutions, le PS poursuit ses objectifs idéologiques socialistes de redistribution massive. Les socialistes sont prêts, pour cette cause, à mettre en péril le plus important pilier de notre prévoyance vieillesse – ce qui n’est ni responsable, ni digne d’un parti gouvernemental !
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