Vivre la diversité dans l’unité, telle est la volonté de notre pays qui s’inscrit sous ce titre d’Etat fédéral depuis 1848.
La bonne pratique voudrait donc que la Confédération ne se charge que des tâches qui ne peuvent pas être réalisées à un autre niveau ou qui nécessitent une règlementation uniforme par la Confédération. La pandémie est l’un de ces exemples de règlementation uniforme et de gestion centralisée. Le bilan financier vient le confirmer : les 85 à 90% des dépenses ont été assumées par la Confédération.
Il s’agit là d’une situation extraordinaire face à laquelle une solution extraordinaire s’imposait.
Seulement, la voie vers la centralisation semble être celle choisie, situation extraordinaire ou pas, et les atouts du fédéralisme s’oublient vite. Lorsqu’il s’agit de sortir le porte-monnaie, la priorité est de plus en plus laissée à la Confédération. Pourtant, à long terme, rien ne laisse penser que la centralisation coûte moins chère - au contraire - alors que le fédéralisme permet non seulement de vivre la diversité dans l’unité, mais aussi de garantir une certaine efficience.
Une efficience d’autant plus souhaitable à l’heure où les finances fédérales souffrent et laissent craindre une réduction sérieuse de la marge de manœuvre, voir des coupes dans les budgets futurs. La dette extraordinaire à fin 2022 a déjà été annoncée : elle avoisinera les 26 milliards et le budget fédéral ne sera plus conforme aux exigences du frein à l’endettement dès 2024, avec un déficit structurel envisageable de plus d’un milliard.
La faute à qui ? La pandémie, la guerre, la crise énergétique…. Sans compter l’évolution démographique qui ne laisse pas envisager une réduction des coûts au niveau de la prévoyance ou de la santé. Il est aussi clair que l’avenir est synonyme d’augmentation des dépenses, notamment pour le climat, l’armée, la recherche, la migration, la politique sociale…
Sortir de cette spirale va nécessiter un peu d’imagination, beaucoup de bonnes idées et tout autant de rigueur.
Les plus simples étant souvent les plus vite oubliées, il va être nécessaire de rappeler ce bon vieux principe du fédéralisme et de renforcer ainsi l’efficience de l’Etat.
Johanna Gapany, vice-présidente du parti et conseillère aux États (FR)